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En route vers la régate la plus difficile au monde
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Le Chameau
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Le Vendée Globe | En route vers la régate la plus difficile au monde

Le principe est simple : faire le tour du monde en solitaire, en passant par les Grands Caps, sans escale ni assistance. Pour autant, il est évident que le prochain grand challenge de Guirec Soudée s'annonce bien plus complexe qu'il n'est décrit.

"J'en rêve depuis que je suis enfant..." c’est avec une vive émotion que Guirec Soudée évoque le défi colossal qui l'attend, une réaction totalement justifiée au vu de l'enjeu considérable. Le Vendée Globe réunit l'élite de la voile pour une odyssée de 24 300 miles. Souvent décrite comme l'Everest des mers, les skippers qui participent à cette épopée maritime réalisent tous les 4 ans le tour du monde en solitaire sans escale ni assistance.

Guirec est chevronné en matière d’expéditions extrêmes, mais il admet sans détour que le Vendée Globe (ainsi nommé d'après le département français où la course prend son départ et trouve sa conclusion) représente un défi d'une toute autre envergure par rapport à ses aventures antérieures.

Cette année, pour sa 10ème édition, la prestigieuse course autour du monde s'élancera le 10 novembre, mettant en compétition 44 navigateurs d'exception. Si un grand nombre sont français, la liste des participants s'enrichit également de skippers venant du Royaume-Uni, de Chine, du Japon, d'Italie, de Suisse, des États-Unis, et de Nouvelle-Zélande.

"La qualification repose sur le cumul de miles parcourus en compétition," clarifie Guirec. "Pour simplifier, imaginons qu'un mile vaut un point. Ainsi, une traversée transatlantique, qui représente 3 500 miles, équivaut à 3 500 points. Depuis l'acquisition de mon voilier, Freelance.com, j'ai pris part à plusieurs de ces traversées transatlantiques."

Qu'est-ce qui rend le Vendée Globe si difficile ?

Depuis sa création en 1989 par le navigateur français Philippe Jeantot, seuls 114 des 200 compétiteurs ont réussi à atteindre la ligne d'arrivée aux Sables d'Olonne. Les épreuves et les défis sont une constante dans cette course.

Tout au long de leur périple, qui les conduit à descendre l'Atlantique, à traverser les vastes étendues des océans Indien et Pacifique avant de remonter à nouveau vers l'Atlantique, Guirec et ses concurrents affrontent la fureur des éléments : les vents capricieux, les vagues tumultueuses, la présence menaçante des icebergs, ainsi que les courants imprévisibles et les anticyclones.

Les conditions météorologiques complexes, dues aux zones de haute et basse pression, compliquent grandement leur navigation. Leur départ depuis la Vendée amorce le début d’une véritable expédition vers l'inconnu, la réussite des skippers dépendant avant tout de leur compétence, de leur capacité à s'adapter et, il est vrai, d'une petite dose de chance.

Le Vendée Globe dure habituellement 90 jours ; Les navigateurs prennent le départ au cœur de l'automne, traversant un été austral en cours de route, pour affronter les redoutables tempêtes hivernales lors de leur retour. Durant l’épreuve, les réparations de bateaux sont monnaie courante. Les gouvernails endommagés, les mâts cassés, les collisions, les chavirages et les pertes de navigation, autant de situations hélas fréquentes. Cependant, les skippers doivent se débrouiller sans la moindre assistance extérieure, et n’ont pas le droit de poser le pied à terre, sauf en cas de zone découverte par la marée basse ; chaque défi doit être relevé en mer.

Sans surprise, les sauvetages ne sont pas rares. En 2020, le bateau de Kevin Escoffier s'est brisé et a sombré à environ 800 miles au sud-ouest du Cap de Bonne-Espérance. Yannick Bestaven, a joué un rôle crucial dans les opérations de recherche et de sauvetage de son compatriote. En reconnaissance de ses efforts, Bestaven s'est vu accorder un bonus de temps de 10 heures et 15 minutes. Contrairement à la règle où le vainqueur du Vendée Globe est le premier à franchir la ligne d'arrivée, dans ce cas particulier, le temps de compensation de Bestaven lui a permis d’accéder à la 1ère marche du podium.

Les héros du Vendée Globe 

Chaque concurrent du Vendée Globe porte en lui une histoire unique et captivante. Remporter le Saint Graal de cette course océanique légendaire, c'est accéder au panthéon des grandes figures. Guirec nourrit l'espoir de rejoindre les illustres noms associés à cet incroyable challenge, pour lequel des milliers de spectateurs se pressent sur les quais des Sables d’Olonne à chaque départ et arrivée.

Les skippers français se démarquent souvent dans le classement, et cela n'est pas le fruit du hasard. Leur initiation précoce au sein d’écoles de voile françaises les mène ensuite vers des classes Mini Transat et Figaro, constituant ainsi une véritable pépinière de talents. Au fil des années, ces marins affinent leurs compétences, ce qui vaut à ce système d'être surnommé la "ligne de fabrication de talents".

Parmi les lauréats précédents figurent des navigateurs légendaires tels que Titouan Lamazou, Alain Gautier, Vincent Riou, François Gabart et Yannick Bestaven. Seul Michel Desjoyeaux a réussi l'exploit de remporter la course à deux reprises. Le record de vitesse appartient à Armel Le Cleac'h, vainqueur de l'édition 2016/17, qui a franchi la ligne d'arrivée après 74 jours et 3 heures en mer à bord de Banque Populaire, battant ainsi le précédent record de l'événement de plus de trois jours.

Quels types de voiliers sont utilisés lors du Vendée Globe ?
Tous les voiliers utilisés dans le Vendée Globe sont des monocoques de 18 mètres de long. Conçus pour fendre l'eau et endurer les conditions les plus rudes, ils sont capables d'atteindre des vitesses de près de 40 nœuds avec le vent dans le dos. Chacun porte – et est porté par – une sélection de voiles adaptées à différentes vitesses de vent et conditions. Comme on peut s'y attendre, la conception des bateaux évolue continuellement. Les nouveaux voiliers développés pour le Vendée Globe incarnent la pointe de la technologie en termes de sécurité des skippers, d'électronique, de données utiles et d'aides à la navigation.

Cependant, pour ceux qui disposent de budgets plus réduits et de financements moindres, l'achat d'un modèle plus ancien comme l’IMOCA 60 a longtemps été un moyen de participer à l'événement. En effet, Yannick Bestaven a remporté le dernier Vendée Globe sur un Maître CoQ, un foiler de la génération 2016.

Guirec qualifie avec enthousiasme son propre bateau comme « un véritable bolide, une Formule 1 des mers », et voit de multiples atouts dans l'IMOCA Freelance.com de 2007 qu’il commandera dans cette nouvelle édition. « Certes ce bateau n’est pas le dernier cri », admet-il, « mais il provient d'une lignée spécifiquement façonnée pour le Vendée Globe. C'est un vétéran des océans, ayant déjà fait le tour du monde à plusieurs reprises, renforcé et affûté pour l'occasion."

"En effet, nous sommes peut-être un peu moins rapides que cette nouvelle génération de bateaux à foils qui semblent voler sur l'eau, mais nous privilégions la fiabilité. Sur le papier, cela augmente nos chances d'atteindre la ligne d'arrivée. Le Vendée Globe est également une course d'élimination, donc il est crucial de prendre soin de son bateau, d’anticiper les problèmes éventuels, et de naviguer en toute prudence. En fin de compte, mon objectif premier est de ramener mon navire en un seul morceau."

Le défi qui attend Guirec Soudée 

Guirec s'efforcera d'atteindre cet objectif avec l'aide d'une autre figure emblématique de la voile française, Roland Jourdain affectueusement surnommé « Bilou ». « J'ai toujours su que si je devais un jour me lancer dans un projet comme le Vendée Globe, ce serait avec lui », confie Guirec. « Je sais qu'il est très demandé, et je suis très chanceux de l'avoir comme mentor », explique Guirec.

"Bilou a lui-même participé à plusieurs éditions du Vendée Globe. Ce qui est assez amusant, c'est qu'il est familier avec notre IMOCA Freelance.com car il a déjà navigué à son bord. Il a même remporté la Route du Rhum avec ce voilier. Roland m'a également accompagné lors de la dernière Transat Jacques Vabre. C'est un peu comme si un témoin était passé entre nous."

Un tel état d'esprit sera assurément un atout pour Guirec. Son désir indomptable de repousser les limites est aussi vif que sa soif insatiable d'apprendre. En avril, il mettra ses compétences et connaissances à l'épreuve lors de la Transat CIC – une course en solitaire de Lorient à New York. « Après cela, il y a une autre course en solitaire à laquelle je pourrais m'inscrire », explique-t-il, « mais j'ai décidé de revenir avec un équipage, comprenant Lucie, mon capitaine de bateau, et Corentin Douguet, pour pouvoir continuer à apprendre et me sentir encore plus préparé pour le Vendée Globe. »

"Bien sûr, je peux apprendre par moi-même, mais on apprend tellement plus quand il y a quelqu'un d'autre à vos côtés, que ce soit Corentin ou Roland, parce qu'ils ont tellement d'expérience. C'est la dernière ligne droite avant le Vendée Globe, et l’échéance approche à grands pas…"

Pour en savoir davantage sur le parcours et les exploits de Guirec Soudée, nous vous invitations à suivre ce lien.

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